L'implantation minière autour de Bruay-en-Artois
Notice
Un responsable des Houillères présente le siège n° 6 d'Haillicourt : les puits d'extraction ont été foncés en 1909 pour une mise en exploitation en 1913. L'exploitation a été importante pendant la Première Guerre mondiale puisque cette partie du Bassin était la seule à ne pas être occupée.
Éclairage
Contrairement à l'industrie, qui vit, évolue, transforme ses produits, la mine constitue une cueillette. Contrairement à l'agriculture, ses produits ne réapparaissent pas chaque année, mais s'épuisent inexorablement. Chaque bassin, chaque puits connaît donc un cycle de vie prévisible. Celui du Bassin du Pas-de-Calais, qui a duré environ 120 ans, est ici esquissé à travers l'histoire de la fosse 6 de Bruay, installée aux confins de Haillicourt et de Houdain dans le Pas-de-Calais. La période d'essor de la production, régulière depuis le milieu du XIXe siècle mais en forte accélération entre les années 1890 et la Première Guerre mondiale, conduit la Compagnie, comme le reste du bassin, à atteindre ce qui sera un plateau de production pendant l'essentiel du siècle, à cette différence près que Bruay et Marles, seules mines du côté français du front en 1914-1918, furent alors surexploitées.
Le déclin, sensible dans les années 1960, s'accentua très rapidement. Le puits n° 6 – en fait un complexe de trois puits sur le même carreau de mine – fut l'un des plus beaux fleurons de la Compagnie, doté de couches assez régulières et riches pour le bassin, même si elles présentaient des dangers particuliers, en raison des venues d'eau plus encore peut-être que du grisou. Relativement jeune, la fosse n° 6 fut le puits de concentration de l'unité de production de Bruay – dans l'organisation qui succéda aux Compagnies dans le cadre des Houillères nationalisées, nommées Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais (HBNPC) après 1945. Aussi bénéficia-t-il de gros investissements, dont le superbe chevalement de 58 mètres de haut qui sert de fond à ce reportage, construit au début des années 1950. Mais l'exploitation cessa en 1979. La fosse fut remblayée en 1982 et en 1988, le chevalement est démonté. La fosse n° 6 de Bruay est toujours l'un des principaux quartiers de la ville, mais de la mine elle-même, il ne reste rien, que des terrils classés et des cités désormais inscrites au Patrimoine mondial de l'Unesco.